Hébergement interne ou externe des infrastructures IT : comprendre pour faire le bon choix
En matière d'hébergement d’infrastructures informatiques, il n'est pas de bonnes ou de mauvaises décisions. Pour faire le bon choix, l'entreprise doit tenir compte de son histoire, de ses besoins, de ses moyens, et de sa stratégie à court, moyen et long termes.
Un nécessaire état des lieux
La question de savoir s’il vaut mieux héberger les infrastructures informatiques de l’entreprise en interne ou en externe est complexe, car elle revêt des implications multiples : techniques, organisationnelles, sociales et financières. Avant de prendre une décision, qui aura des conséquences importantes, un état des lieux est indispensable.
Dans un premier temps, il s’agit d’évaluer l’existant : le datacenter actuel est-il obsolète ou optimisable (locaux, puissance électrique, refroidissement…) ? Les infrastructures techniques qu’il héberge sont-elles à niveau ? Sa surface est-elle suffisante pour les évolutions ? Etc. Outre l’état du datacenter, les critères organisationnels et RH doivent également être pris en compte : quelles équipes gèrent le datacenter et avec quelles compétences ? Les services généraux et/ou le service immobilier (gestion du bâtiment) et la DSI (gestion de l’infrastructure informatique et des applications) travaillent-ils ensemble, pour une gestion globale, cohérente et pertinente du datacenter ? Enfin, un bilan de l’historique et des besoins futurs de l’entreprise est également nécessaire : des incidents d’exploitation graves, qui ne seront plus tolérables à l’avenir, ont-ils déjà été constatés ? Quels sont les niveaux de disponibilité et de performances attendus ? Comment, et de combien, réduire la facture énergétique du datacenter ? Une mutualisation des moyens intersites est-elle possible ? Quelle capacité est nécessaire à court, moyen et long terme ?
A priori évidente, cette première étape revêt une importance capitale car elle va permettre d’envisager toutes les options possibles -construction d’un nouveau datacenter, mise à niveau des installations existantes, hébergement externe- en fonction des contraintes, enjeux et besoins de l’entreprise. Une fois cet état des lieux réalisé, il est indispensable, avant de prendre une décision, de connaître les implications de chaque option envisagée.
Datacenter en propre : maîtriser son environnement IT de bout en bout
Disposer d’un datacenter en propre, c’est faire le choix de concevoir, faire évoluer et exploiter soi-même ses salles informatiques. A court terme, sur un plan strictement financier et organisationnel, c’est sans doute le choix le plus onéreux. En effet, outre les coûts liés au bâtiment, des équipes pluridisciplinaires sont indispensables pour garantir le bon fonctionnement du datacenter : équipes d’exploitation informatique bien sûr, mais également équipes capables de superviser le bon fonctionnement des infrastructures techniques avec des spécialistes des courants forts et faibles, du refroidissement du bâtiment, etc. Des équipes polyvalentes qui ne sont pas toujours faciles à constituer.
Pour autant, cette option permet à l’entreprise de maîtriser ses infrastructures informatiques, et de les faire évoluer au gré de ses besoins et choix stratégiques, sans dépendre d’un prestataire qui peut évoluer vers d’autres métiers, être racheté, ou plus simplement ne pas être en mesure de répondre à une demande particulière pour des raisons techniques, organisationnelles et/ou commerciales. Et à long terme, cette option n’est pas forcément la plus onéreuse…
Hébergement externe : coûts maitrisés et souplesse
Dans un contexte économique difficile, le choix de l’hébergement externe a de nombreux atouts d’un point de vue financier : pas d’investissement lourd, pas d’équipes dédiées à la gestion du bâtiment et allégées pour les infrastructures IT, une solution complémentaire temporaire, un coût annuel maîtrisé et sans surprise, etc.
Toutefois, avant d’externaliser son hébergement, l’entreprise doit évaluer les conséquences organisationnelles et sociales d’une telle décision. D’autre part, il est primordial de choisir un prestataire capable de répondre aux besoins actuels et à venir de l’entreprise. Il convient donc d’anticiper un certain nombre de points lors de la contractualisation avec tel ou tel prestataire. Le contrat devra, par exemple, prévoir la réversibilité ainsi que la possibilité pour l’entreprise de procéder à des audits réguliers des installations et méthodes de travail de l’hébergeur, ou encore de renégocier en cours de contrat la capacité (surface allouée, électricité…) et/ou les niveaux de performance et de service.
Dans tous les cas de figure, sur le moyen à long terme, le coût global de l’hébergement externe rejoint, voire peut dépasser, celui du datacenter interne. Pour prendre les bonnes décisions, il convient de comparer tous les coûts et les implications de chaque option, sur une durée de 5, 10 et 15 ans.